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Intensification de la vigueur industrielle pour les premiers mois de 2022

Communiqué de presse - Baromètre industriel

CEP
[Cep:PosteLe] 20/01/2022

Les entreprises du secteur secondaire prévoient un renforcement des dynamiques industrielles pour le premier trimestre 2022 selon le baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP). Cet outil de compréhension prospectif agrégant les anticipations des acteurs industriels démontre que la séquence favorable initiée contre toute attente durant le deuxième trimestre en 2020 promet de s’intensifier notablement dans les prochains mois. Cette configuration engendre des effets vertueux en termes d’investissements et alimente une confiance d’ensemble de l’industrie à moyen terme. « Un accroissement général du volume d’affaires est notamment escompté alors qu’un niveau d’activité élevé est déjà atteint depuis plusieurs mois commente Patrick Linder, directeur de la CEP. Cependant, la diffusion du variant Omicron, les perturbations de chaînes d’approvisionnement, les pénuries de certains composants, une tendance inflationniste généralisée et, toujours, la force du franc suisse compliquent la pleine exploitation de cette phase positive dans laquelle la capacité à disposer des compétences nécessaires reste la principale pierre d’achoppement ».

 

Omicron trouble le début d’année de l’industrie

Principalement due au variant Omicron, l’explosion des contaminations durant les fêtes de fin d’année et les premières semaines de 2022 accroît cruellement les perturbations du secteur industriel dans une phase d’activité intense. Infections et quarantaines privent en effet les entreprises de personnel et menacent de perturber en profondeur les processus de production dans ce premier trimestre s’annonçant pourtant sous les meilleurs auspices du point de vue des entrées de commandes.

Peu compatible avec des tâches à distance, sous pression pour la tenue de ses délais, l’industrie est donc subitement mise dans une situation défavorable alors qu’elle connait une activité nourrie. La semaine du 10 janvier par exemple, dans certains cas, entre 10 et 20% du personnel s’est retrouvé dans l’incapacité d’assumer ses fonctions sur son lieu de travail en raison d’une contamination ou d’une mise en quarantaine. Aggravé par la saturation du dispositif de test et les délais pour l’obtention des résultats, cette situation aiguë a alarmé les entreprises.

« Depuis la rentrée de janvier, de nombreuses voix ont émergé pour décrire l’installation rapide d’une nouvelle configuration avec l’omniprésence non endiguable du variant Omicron. Ce nouveau paradigme nécessitera indubitablement l’adaptation de mesures actuellement mobilisées. Les dernières orientations données par le Conseil fédéral pointent dans cette direction, mais devront à n’en point douter être continuellement affinées pour ne plus entraver l’activité économique tout en garantissant la prudence sanitaire » résume Patrick Linder, directeur de la CEP.

 

Anticipation pour le premier trimestre 2022

Le baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) met à jour de grandes tendances du secteur secondaire, domaine d’activité économique principal de la région. Collectant les anticipations des entreprises, cet outil de compréhension permet une analyse sectorielle s’appuyant sur les entrées de commandes, les résultats opérationnels, la capacité d’investissement et la projection du développement de l’entreprise dans l’année. Il cherche à mettre en lumière les tenants et aboutissants de l’industrie comprise comme un système interdépendant d’entreprises.

 

Une vigoureuse dynamique industrielle est attendue pour le début de l’année 2022, principalement en raison d’un volume d’affaire, élevé depuis plusieurs mois, appelé à connaître encore une progression considérable dans le prochain trimestre. Une majorité d’entreprises projette ainsi une augmentation des entrées de commande pour cette période, indépendamment de leur taille ou de leur spécialisation. « L’homogénéité des projections effectuées traduit le caractère systémique de l’industrie régionale. S’il souligne en première analyse une dépendance commune aux mêmes domaines d’application - comme l’horlogerie, le médical, l’automobile, la mécatronique ou la micro-électronique – et, par leur biais, une insertion sur les marchés mondiaux, il relève également d’une complémentarité de ses acteurs qui nourrit de nombreuses interactions internes » développe Patrick Linder. L’indicateur du volume d’affaire démontre que les capacités de production sont actuellement pleinement sollicitées et suggère que les niveaux ante COVID-19 ont été retrouvés. Cependant, les complications en matière d’approvisionnement, l’allongement des délais, voire la pénurie de certains composants sont susceptibles en cas d’aggravation d’atténuer les prévisions de ce niveau d’activité.

 

Les anticipations en matière de résultats financiers incorporent les spécificités de la configuration actuelle. Dans un contexte d’activité intense, les projections tiennent notamment compte de la hausse de certains prix, de la raréfaction de matières ou composants et, de manière chronique, de la force du franc dont l’appréciation déploie toujours des effets négatifs. Ainsi, pour la majorité des acteurs industriels, les résultats opérationnels se stabilisent, mais ne s’améliorent pas, malgré le haut niveau de fonctionnement. « Ce décalage avec la croissance des entrées de commande pose la question de la profitabilité des activités et particulièrement celle des marges » souligne Patrick Linder. Dégager un profit dans une séquence positive est obligatoire pour pérenniser le tissu industriel et les capacités de production en Suisse.

 

Une forte augmentation de l’investissement prévu dans les prochains mois doit être soulignée, particulièrement dans les plus petites entreprises. Ce paramètre est de première importance pour le secteur secondaire dans la mesure où il détermine directement les capacités d’innovation, condition fondamentale de l’efficience et de la compétitivité des PME suisses. Cette indication d’un renforcement de l’investissement est centrale dans le cadre d’un tissu de PME interdépendantes et complémentaires au sens où elle confirme la propagation de l’activité à l’ensemble du système, notamment aux entreprises qui procurent des moyens de productions.

 

A moyen terme enfin, les entreprises affichent, pour l’année s’annonçant, un aplomb robuste oscillant entre augmentation et maintien de leur niveau d’organisation. Dans cette configuration inédite consécutive aux perturbations globales de la pandémie de COVID-19, une préoccupation chronique de l’industrie est une nouvelle fois avivée avec les difficultés rencontrées pour accéder aux compétences et aux professionnels requis pour assurer ce niveau de fonctionnement.

 

De la variabilité des effets de pénurie

Le baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) focalise usuellement son attention sur une problématique d’actualité en agrégeant les analyses et considérations des entreprises interrogées. Pour cette édition, il tente d’opérer une synthèse, pour le début de l’année, des nombreux effets la pénurie mondiale touchant l’industrie.

 

Si la hausse de prix des matières et de différents composants reste la première conséquence négative déplorée par un grand nombre d’entreprises, il faut prendre soin de préciser qu’elle est perceptible depuis la moitié de l’année 2021 et qu’elle influe déjà sur les activités industrielles, notamment en mettant sous pression les marges. Ce constat s’applique de la même manière à l’étirement général du temps d’approvisionnement, cause de grandes perturbations en raison de la complexité des chaînes de valeur. Face à cette situation, beaucoup d’entreprises ont initié un processus d’augmentation de stock depuis plusieurs mois tandis que d’autre enclenchent des mouvements de verticalisation visant à limiter l’allongement des délais.

 

En prolongement de ces complications déjà effectives, le manque de certains composants s’impose comme un problème d’ampleur. Au premier rang de celui-ci figure la pénurie mondiale des semi-conducteurs qui se propage à l’ensemble des composants électroniques et contraint, dans le meilleur des cas, les entreprises à s’adapter aux produits disponibles. L’agilité requise gonfle ainsi les coûts de développement et complique les processus, sans répercussion directe envisageable sur les prix. Dans les cas les plus aigus, la carence de composants électroniques provenant de fournisseurs internationaux perturbe, retarde lourdement ou bloque des projets. Dans un enchaînement vicieux, ces étirements aggravent en retour la situation d’ensemble et empêchent les entreprises de fonctionner avec toute l’efficience dont elles disposent. Le prolongement de cette situation promet donc des effets délétères pour l’industrie, notamment si une inflation généralisée devait s’installer ou si les carences de composants se confirmaient.

 

« Les perturbations de la production mondiale biaisent incontestablement une séquence positive pour beaucoup de PME, mais réitèrent dans le même temps la destinée globale des entreprises industrielles suisses, au plan des marchés comme de l’approvisionnement. Dans ce contexte favorable mais compliqué, il semble pertinent de réviser sans tarder les mesures sanitaires en application pour permettre aux entreprises de fonctionner dans cette phase avec les meilleures conditions » conclut Patrick Linder.

 

Pour plus d’information :

 

Patrick Linder

Directeur

patrick.linder@cep.ch

0788198587



Intensification de la vigueur industrielle pour les premiers mois de 2022

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